Les Eaux-Vives : A travers les espaces et la "mentalité" des jeunes.

Il y a un côté touristique avec le jet d'eau, les restaurants et le lac.

Mais il y a aussi une forte densité et peu d'espaces pour les jeunes.

Les jeunes sortent la nuit en groupe pour éviter le monde. Ils trainent dans les rares spots disponibles dans le quartier :

Parking, Halls, Parcs, Ecoles

Au fur et à mesure du temps, ils vont s'approprier ces lieux avec leurs amis. Cela contribue à façonner leur "mentalité" de quartier.

Nous avons rencontrés 4 jeunes du quartier

 T. de 27 ans

 A . de 21 ans

 S & A de 20 et 18 ans

L'USAGE DES ESPACES PAR LES JEUNES DES EAUX-VIVES

En grandissant, les jeunes vont fréquenter différents lieux aux différentes fonctions qui vont les rendre visibles ou invisibles.

Course à pied

12-16 ans

Ecole des Eaux-Vives

Emplacement blanc cassé

  

Premier lieu où ils sortent sans leurs parents

Espace protecteur à l'abri des regards

Course à pied

12-18 ans

Lieu d'appui, lieu sécurisant

Arcade visible dans le quartier

Emplacement blanc cassé

Centre de rencontres des adolescents 

La Source est un des rares lieux encadrés par des professionnels pour les ados.

Ils s'y retrouvent entre eux pour se poser et faire des activités tout en ayant des règles de vie. 

A partir de 16 ans, ils vont avoir plus de liberté et agrandir leurs zones de rencontres dans le quartier.

Ils vont davantage se mélanger avec les plus grands.

Ecole des Vollandes

Course à pied

16 ans et plus

Emplacement blanc cassé

Epicentre du quartier

Un espace discret mais exposé aux regards du voisinage

Parking

Course à pied

18-22 ans

Espace où ils se posent

Emplacement blanc cassé

Cachette souterraine à l'abri des regards

Spots

Course à pied

Chez X-T 

Les marches 

18 ans et plus

Lieux pour se poser 

Espace où ils s'exposent aux autres habitants

Emplacement blanc cassé

 Halls 

Course à pied

15-30 ans

Emplacement blanc cassé

Lieux pour se poser 

Une visibilité dans l'espace privé qui dérange

Chez Zarsis

Course à pied

23 ans et plus

Fréquentation d'un lieu amusant et festif

Emplacement blanc cassé

Espace public, de sociabilité 

La densité du quartier fait qu'ils se retrouvent souvent, cela crée une relation forte.

A. 21 ans 

"On peut compter les uns sur les autres, il y a pas vraiment d'embrouilles entre nous."

IDENTITE DU QUARTIER, OU UNE CERTAINE MENTALITE

 "Tu dois avoir une certaine réputation et ça change la mentalité de tout le monde."

S. 20 ans

La mentalité des jeunes des Eaux-Vives reposent sur trois éléments :

- faire de l'argent (sortir du milieu populaire)

- rester entre-eux

- se respecter / être solidaire 

Bois-Caran

Gradelle

S. 20 ans

"Au cycle, on est confronté à la petite bourgeoisie et c'est là que t'as le plus faim d'argent."

Le sentiment de faire partie d'un milieu populaire. 

La proximité avec les communes voisines rend visible les inégalités sociales

L'argent a une grande place dans la tête des jeunes.

"mentalité argent au maximum"

A. 21 ans 

"Quand on ne connaît pas, on n'aime pas.

Les jeunes vont traîner entre-eux, tout en restant discrets.

S. 20 ans

A force de rester ensemble, ils vont développer des valeurs communes comme le respect mutuel.

"On s'est toujours bien entendu et on s'est toujours bien respecté."

A. 21 ans 

Les lieux fréquentés favorisent la solidarité entre les petits et les grands.

S. 20 ans

"Ce qui est bien chez nous c'est que le respect est là ! Que t'aies 15 ou 25 ans."

Le respect et la solidarité sont des valeurs partagées par tous. Cependant, on remarque une différence entre les grands et les petits d'avant et ceux d'aujourd'hui. 

Les grands de maintenant remarquent un décalage avec les plus petits et un "matrixage" des réseaux. 

"Ils ont besoin d'être bousculés, recadrés et qu'on leur dise que ce qu'ils font n'est pas bien."

A. 21 ans 

 Relation grands-frères

 T. 27 ans

Les grands (18+) sont moins liés aux affaires des plus petits (13-16).

Selon eux, les jeunes ont besoin d'un meilleur cadre

Les relations de grands-frères sont moins présentes.

"Notre génération ne s'est jamais exposée comme celle de maintenant."

 T. 27 ans

"La phase où le quartier apparaît comme un territoire n’est selon nous qu’un moment dans le parcours de certains adolescents." - Deville (2007)

 T. 27 ans

Nous remercions - Les jeunes des Eaux-Vives pour leur participation et pour l'accueil qu'ils nous ont offert. - Les professeurs du MAP qui nous ont suivis tout au long du module.  - L'équipe TSHM et l'équipe de la Source pour leur contribution. 

Travail réalisé par :

Alexandre Oliveira, WEB MASTER. Endrit Hajdari, CROQUIS. Lara Berchet, PHOTOS.  Théo Narvaez, VIDEOS. 

Etudiants de la Haute Ecole de Travail Social de Genève. 

Bibliographie :

- Deville, J. (2008). Investir de nouveaux territoires à l’adolescence. Sociétés et jeunesses en difficulté. Revue pluridisciplinaire de recherchen°4, Article n°4. - Breviglieri, M. (2007). L’arc expérientiel de l’adolescence : Esquive, combine, embrouille, carapace et étincelle…. Éducation et sociétés19(1), 99‑113.

Musique : MoonProduction