Charmiami


Nous avons eu la chance d’explorer le quartier des Charmilles à travers le local 99, qui est un lieu d’accueil bien repéré pour les jeunes. Le décor est détonant, coincé entre des bâtiments dignes des cités françaises et un centre commercial cosy ; la contradiction est frappante.

C’est donc ici que nous allons nous intéresser à la problématique de la double culture. L’idée est de savoir comment ces jeunes du quartier, aux origines diverses, se positionnent par rapport à cela.

Il était important pour nous que notre démarche soit comprise, intéressante et pleinement adoptée par ce public. Nous avons donc travaillé d’abord autour d’un média très intuitif, ludique et volontairement binaire, sous forme de questions-réponses en lien avec la double culture, auxquelles vont s’ajouter d’autres supports comme des photos ou des paroles de rappeurs, en lien avec ce même sujet, afin d’approfondir leurs réponses et essayer de mieux appréhender leurs positionnements.

Notre enquête nous mènera à nous focaliser sur trois thématiques émergentes concernant ce public : le sentiment d’appartenance à la Suisse, mais aussi à leur quartier, et enfin à tenter de mieux comprendre leur mentalité en tant que jeune à double culture.

Amin Maalouf (1998) dans « Les identités meurtrières » nous explique d’ailleurs que « Les jeunes peuvent parler des défis et des opportunités liés à la coexistence de plusieurs cultures. »

Ainsi, il ressortira de notre enquête que ces jeunes vivent plutôt bien cette multiculturalité et qu’il s’agit, pour eux, non pas de choix subis, mais plutôt d’opportunités saisies de façon instinctive, mais aussi assumées dans le développement de leurs identités. Nous avons certes remarqué une influence de leurs cultures d’origines, mais nous les avons tout autant bien sentis ancrés dans le système suisse. Il n’y a donc pas de navigation à vue dans une sorte d’entre-deux inconfortable, mais plutôt des virages à 180 degrés maîtrisés en fonction de leurs envies du moment, et de ce que leurs identités leur offrent comme opportunités.

Des choix assumés, une appartenance au quartier revendiquée et un état d’esprit identifié et propre aux Charmilles. Pour reprendre l’expression de l’artiste Hannah Darabi, « You’re so Charmiami ». Nous vous souhaitons donc la bienvenue à la place de l’Europe, et au-delà…

intérieur du local groupe (1)