Décrochage


Cette story met en avant la problématique du décrochage scolaire. Partant initialement de l’envie d’explorer l’identité de quartier des Acacias, nous avons progressivement constaté, chez les jeunes, des difficultés dans le rapport à la formation et à l’emploi. 

Tout d’abord, nous avons rencontré les travailleurs sociaux hors mur. À la suite de ces rencontres, nous nous sommes immergées dans les lieux fréquentés par les jeunes du cycle d’orientation (C.O.) de l’Aubépine. Notamment l’espace de quartier de Plainpalais, où se déroulent les repas collectifs encadrés par les animateurs et animatrices socioculturelles de l’espace de rencontre et d’activités pour adolescents (ATB) et les conseillers et conseillères sociales. Nous avons pu y mener des entretiens avec les élèves et les professionnel.le.s sur le vécu scolaire. Lors de nos interviews, les jeunes du C.O. ont témoigné de leurs difficultés liées à l’environnement scolaire. En parallèle, nous avons rencontré les jeunes du quartier à l’ATB, en présence de l’animateur socioculturel. Ils ont exprimé vivre une situation compliquée, liée au manque d’opportunité de travail et une difficulté d’accès à la formation, à la suite d’un décrochage scolaire. 

Pour analyser nos entretiens, nous avons mobilisé Paugam (2014). En particulier, le lien à la formation et à l’emploi (organique) et les liens amicaux (électif). Une inscription forte à ces liens traduit la protection et la reconnaissance. C’est pourquoi la force et la faiblesse de ces derniers vont façonner la manière dont les jeunes sont intégrés. Pour appréhender le vécu scolaire, nous faisons appel aux travaux de Dubet (2000) et Delay (2014), afin d’expliquer les difficultés que rencontrent les jeunes fragilisés, dans une société méritocratique.   Notre story montre que le décrochage scolaire peut être précoce, et se manifester déjà lors du parcours scolaire obligatoire. Cette rupture du lien avec la formation induit un renforcement des liens amicaux et une « sur-identification » au quartier. Ainsi les lieux de ressource du quartier et les structures sociales deviennent indispensables pour ces jeunes, car elles constituent des supports au cœur de l’espace dans lequel ils se sont repliés.



Place à la jeunesse, place à la story !