Et franchir ses frontières
Afin de saisir l’expérience qu’est de grandir aux Pâquis, nous, trois étudiant·e·x·s lausannoise·x·s, nous sommes immergé·e·x·s dans le quartier. Optant pour une démarche ethnographique, nous avons passé du temps à observer la vie, les dynamiques des Pâquis et avons discuté avec des commerçant·e·x·s et des citoyen·ne·x·s du territoire choisi. Par ces observations, nous avons pu ressentir l’atmosphère particulière et unique de ce quartier. Afin d’appréhender ce que signifie « grandir » et « vivre » aux Pâquis, nous avons récolté le témoignage de deux jeunes adultes grâce à une travailleuse Sociale Hors Murs (TSHM) travaillant aux Pâquis. Notre choix s’est arrêté sur l’illustration de deux portraits de jeunes pâquisard·e·s et s’explique par la volonté d’avoir des entretiens riches, détaillés et personnels de trajectoires individuelles.
Lors des échanges, nous avons réfléchi aux franchissements de différentes frontières et étapes de vie. Pour ce faire, nous nous sommes appuyé·x·s sur des textes de Deville (2007) qui met en évidence l’importance de la dimension spatiale dans la transition juvénile ainsi que le rôle que jouent les institutions comme l’école dans cette transition. De Singly (2022) nous a éclairé quant à la définition de la jeunesse axée sur deux dimensions : l’autonomie et l’indépendance. L’âge adulte est atteint lorsque ces deux dimensions sont comblées. Le chemin vers la « maturité » est donc parsemé de période où l’autonomie et l’indépendance sont partiellement accomplies, de manière asynchrone.
Ainsi, nous avons dressé une cartographie des lieux fréquentés au fil du temps et avons identifié des supports sociaux permettant l’autonomie et l’indépendance du milieu familial.
Afin d’illustrer ces vécus, nous avons conçu un rendu sous forme de story mêlant des croquis, des photos et les voix des protagonistes. Nous découvrons grâce à ces récits que les lieux évoluent avec l’âge et que les travailleurs et travailleuses sociales et institutions sociales sont des aides précieuses à l’émancipation et au « devenir adulte ».
En conclusion, nous réalisons que bien que les jeunes traversent les frontières et que des cercles se créent en dehors du quartier, iels ne s’imaginent pas vivre ailleurs qu’aux Pâquis, mettant en évidence un réel amour pour leur quartier.
Place à la jeunesse, place à la story !